lundi 13 juin 2022

La chronique de la Terre en colère par Rouchdi...

 ...pour Reporters


Cette année, l’œuvre de fiction policière phare mettant en vedette l’éco-terrorisme comme point focal majeur est incontestablement le roman noir de Nils Barrelon, « La terre en colère », dans lequel un groupe d’écologistes s’attaquent aux dirigeants des entreprises les plus polluantes de la planète.


En effet, Nils Barrelon revient en 2022 avec un nouveau polar aux allures de manifeste écologique. Un roman noir choc sur l’éco-terrorisme. Le thème en lui-même n’est pas nouveau. L’éco-terrorisme est un thème que l’on retrouve depuis longtemps dans les romans noirs. Mais aujourd’hui, les enjeux écologiques offrent des thèmes encore plus puissants aux auteurs de fiction.


Roman noir sur fond de djihad vert
L’intrigue est bien menée, développant le mystère au fil des pages et dévoilant les clés de l’intrigue au compte-goutte, de façon à conserver une part de surprise jusqu’à la toute fin. Des chapitres brefs histoire d’accentuer un peu plus l’urgence de la situation.
J’ai aimé l’histoire, j’ai aimé les personnages, tous aussi crédibles les uns que les autres. La fin est totalement inattendue et se déroule sur quelques pages comme si l’auteur était pressée d’en finir. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, légère et reposante après quelques livres nécessitant davantage de réflexion.
Un agréable moment de lecture passé en la compagnie de Bonfils, dont j’ai envie de suivre d’autres aventures.



vendredi 10 juin 2022

La chronique de la Terre en colère par Nadine pour...

 ...pour Encres Vagabondes



Un cadavre est pendu au-dessus du boulevard périphérique. Le commissaire Bonfils, dépêché sur les lieux, croise le sourire ambigu d’un témoin. Quand il veut s’en approcher pour l’interroger, l’homme prend la fuite. Cette attitude incite le commissaire à le poursuivre dans ce décor insolite. Mais la course poursuite, quoique vertigineuse, se termine par un knock-out, le poing du fuyard n’est pas tendre.

 C’est ainsi que débute l’affaire du Djihad Vert. Une vidéo, diffusée peu après, revendique ce crime. Une association écologiste "La Terre en colère" en est l’auteur. Elle a visé un dirigeant d’un groupe industriel qui, pour exploiter le bois, détruit les forêts tropicales : cent mille hectares en République Démocratique du Congo.  Elle rappelle que l’urgence est à la décroissance mondiale « et cela passera par l’élimination de ceux qui s’y opposent. Industriels véreux, politiques corrompus, banquiers assoiffés de profits quelles qu’en soient les conséquences pour notre planète, tremblez ! En refusant de comprendre, vous devenez notre cible. Djihad Vert ! »

Perquisition dans le local de l’association La Terre en colère ; les deux plantons de service donnent une première piste qui mène à l’identité de l’auteur de la vidéo : Benoît Cachan, un ancien militant qui trouvait que l’association était trop molle, qu’il fallait agir davantage.

Perquisition aux domiciles de tous les Benoît Cachan de la région. Celui qui vit à Arcueil est le bon (Clin d’œil aux usagers du RER B). Il est absent mais sa mère fait entrer la police et le commissaire découvre, bien planqués, un ordinateur et une pochette pleine de tracts vegan et d’articles de journaux concernant des actions coup de poing de groupes écologistes.

Une fois les téléphones sur écoute, le commissaire peut suivre les conversations entre Benoît et sa mère. Benoît a rejoint une planque que les flics ont pu géo localiser en Auvergne et ils s’y rendent.

Un capitaine de gendarmerie les accompagne jusqu’à « la ferme des branleurs », comme il dit.

Douze jeunes, femmes et hommes, sont présents dans la ferme. Benoît Cachan n’est pas présent ni le treizième qui est allé chercher des clopes. Mais en quittant la ferme, une surprise attend les policiers.

Un deuxième pendu suivra, puis une troisième. Une liste des hommes et femmes à abattre sera publiée de quoi donner des cauchemars à une cinquantaine de gros bonnets, trop pour que la police puisse les protéger tous.

Ce polar est rondement mené et le lecteur ne peut qu’admirer la virtuosité du commissaire Bonfils pour déjouer les plus sordides manipulations dont la grande bourgeoisie est capable. On peut regretter que la piste du Djihad Vert pourtant annoncée (et préparée par le prologue qui montre une opération des Vegan contre les abattoirs de volailles) ne soit pas plus développée par la suite. Les entreprises les plus polluantes ou les moins respectueuses des ressources sur Terre sont bien listées mais aucune enquête n’est menée sur le pouvoir de ces entreprises, la corruption qu’elles entretiennent, leurs liens avec le pouvoir en France et dans les pays où elles pillent les ressources. Il y avait sans doute de belles horreurs à mettre scène…

J’ai apprécié que tous les acronymes utilisés par la police criminelle et les expressions de leur argot privé soient expliqués en bas de page. C’est pratique pour les débutants en littérature policière.

On lit avec plaisir ce polar efficace qui joue avec les codes habituels du genre : le flic érudit qui explique tout, le commissaire amoureux de la médecin légiste, la beurette révoltée… Encore un titre qui vient compléter avec bonheur le riche catalogue de Jigal.


jeudi 9 juin 2022

La critique de La Terre en colère par Sylvain...

 ...pour Boojum



De l’enseignement au polar

Professeur de sciences physiques, Nils Barrellon sort son premier roman, Le jeu de l’assassin, qui se retrouvera finaliste pour le prix Quai des orfèvres. Il créée un personnage récurrent, le commissaire Kuhn qu’on retrouve dans La fille qui en savait trop, La position des tireurs couchés (le titre est certainement un hommage à Manchette) et La lettre et le peigne, ce dernier aux éditions Jigal. Pour ce dernier éditeur, il signe en 2019 Le Neutrino de Majorana et en 2021 Vol AF747 pour Tokyo. Cette année, il nous donne La terre en colère avec un nouveau personnage de flic : tout un programme !

Terrorisme écologique, vraiment ?

« – Ah ! Commissaire Bonfils ! Belle journée, non ?

Monsieur Merle, mon voisin, a enfilé son gilet orange à bandes réfléchissantes. Il s’apprête à faire son tour de vélo quotidien, celui qui lui assure cette santé de fer malgré ses quatre-vingts ans passés. Je lève le nez et constate qu’il ne ment pas. Le ciel est bleu, plus bleu que les yeux de Michèle Morgan. »


Il faut beau en cet automne 2018 mais Paris est secoué par une série d’assassinats de cadres et de dirigeants de grandes entreprises, bientôt revendiqués par un groupe dénommé Djihad Vert. Le commissaire Bonfils met ses équipes sur le sujet, à l’affût du moindre indice déniché sur les scènes de crime. L’enquête transporte Bonfils aux quatre coins de la France dans les communautés véganes. Un suspect est trouvé, un complice aussi… mais les voici assassinés rapidement. Et s’ils étaient les pions d’un crime tellement plus ordinaire ?

Un polar bien troussé

La terre en colère est un roman issu du monde d’aujourd’hui tel qu’il est. Et si des écologistes radicaux pétaient les plombs en ces temps de réchauffement climatique accéléré ? On a déjà lu sur le sujet Green Man (les arènes, 2021). Ici, l’affaire cache une histoire au final assez classique (et sordide). Le lecteur marche car l’auteur a su ménager ses effets. On prend aussi plaisir à avancer en même temps que l’équipe de Bonfils dans les méandres de l’enquête. La terre en colère permet de passer un bon moment, c’est beaucoup.


Sylvain Bonnet

vendredi 20 mai 2022

Une critique de la Terre en colère par LA...

 ...pour Rayon du Polar


Paris. Porte de Versailles. Un corps, pendu à un pont au-dessus du périphérique, oscille dans le vide ! Le commissaire Bonfils, dépêché sur les lieux, localise un individu au comportement suspect. Il le prend en chasse. Ça court, ça grimpe, ça saute et le commissaire est à terre. Le suspect vient de lui asséner un violent uppercut.

Fin de partie.

L’enquête débute alors qu’un groupe inconnu des services revendique ce meurtre. Et ce groupuscule, au nom explicite de « Djihad Vert », dans un communiqué, prévint les autorités que si rien n’est fait d’autres dirigeants d’entreprises pollueuses subiront le même sort que le pendu du pont de Versailles.

Végans radicaux ? Écologistes nihilistes ? Intégriste du vert déçu par Greenpeace, Extinction Rébellion ou EELV ? L’affaire se présente mal et ceci d’autant plus qu’à la presse qui se déchaîne se joignent les politiques quelque peu énervés.

De courses poursuites en interrogatoires de végans fumeurs de substances illégales, des beaux quartiers aux appartements de militantes de probables avatars du Front de Libération des Animaux, de bourgeoise à des truands, les pistes se multiplient et les impasses s’accumulent jusqu’à ce que l’écran de fumée se déchire et que le sordide explose aux yeux de tous.

Nils Barrellon entraîne le lecteur dans ce nouveau récit avec la même fluidité que, lorsque par le passé, il se frottait à des genres fort différents. Nils Barrellon, auteur de genres multiples, se révèle doté d’un talent qui loin d’être dégradable se révèle renouvelable.

vendredi 8 avril 2022

La critique de la Terre en colère par Yves...

 pour son blog Lyvres


Le corps d'un homme est retrouvé suspendu au dessus du périphérique parisien créant un afflux de voyeurs en tout genre. Julien Bonfils, commissaire à la brigade criminelle de Paris aperçoit dans la foule un homme qui lui paraît suspect, le prend en chasse et finit par le perdre. Le meurtre est revendiqué par un groupe jusqu'ici inconnu : Djihad Vert. Ce groupe entend mener des actions violentes contre tous ceux qui représentent les entreprises les plus polluantes de la planète et diffuse une liste de ses prochaines victimes. Une véritable course contre la montre pour éviter d'autres meurtres commence, menée par le commissaire Bonfils et le groupe Da Silva.

Quatrième roman de Nils Barrellon et quatrième changement d'univers et de style. D'un historique La lettre et le peigne, à un scientifique Le neutrino de Majorana, en passant par un huis-clos en avion Vol AF 747 pour Tokyo, le romancier tente et marque à chaque fois.

Cette fois-ci, avec de nouveaux enquêteurs -que personnellement, j'aimerais bien retrouver dans d'autres aventures, je demande, on ne sait jamais-, Nils Barrellon s'inquiète -à juste titre- de l'état de la Terre et place son intrigue au coeur d'un des thèmes majeurs de notre avenir. Celui qui devrait être numéro 1 dans les têtes et les actes de tous les dirigeants, par lequel toutes leurs décisions, leur politique devraient passer : la préservation de la planète.

Contrairement à d'autres polars, l'auteur ne s'attarde pas sur les vies de ses flics dont on ne sait pas grand chose en dehors de leur travail -d'où ma demande de les revoir, histoire d'en apprendre un peu plus. En revanche, on en sait davantage sur les suspects, leurs motivations, leurs cheminements jusqu'à leur entrée dans la liste des policiers. Roman policier classique au contexte moderne -nouveau commissariat au 36 dur du Bastion en lieu et place du 36 quai des orfèvres- où les flics creusent chaque piste, convoquent, interrogent, interpellent, croient avoir trouver le coupable puis déchantent, croisent avec le désormais inévitable geek qui sait trouver les bonnes caméras de surveillance, craquer les mots de passe des PC et téléphones. Tout cela est très bien fait et la patte de Nils Barrellon est dans un style direct aux phrases assez courtes qui parfois font sourire : "Un collègue, qui porte jaune fluo, m'aborde. Il a la trentaine et un petit air d'Alain Delon, en plus petit et en plus moche." (p.19), dans des flics bosseurs, opiniâtres qui ne cèdent jamais à la facilité et, Julien Bonfils en tête, ne s'arrêtent pas tant qu'ils n'ont pas l'intime conviction qu'ils ont le coupable. Et Nils Barrellon de nous balader, de nous surprendre. Les dialogues sont aux petits oignons, des formules qui font mouche, qui donnent un réalisme certain au roman.

Bref, tout est bon chez Barrellon.

jeudi 31 mars 2022

La critique de Goliath de La Terre en colère...

 ...pour son blog Les chroniques de Goliath

Quand la cause verte devient rouge sang !


Un corps est trouvé pendu au-dessus du périphérique, à Paris. Un corps qui peu à peu est apparu sous le pont, comme au ralenti. Le meurtre est revendiqué par un groupuscule totalement inconnu jusqu’alors, Le Djihad Vert ! Le commissaire Bonfils est chargé de l’enquête. Rapidement, une liste de noms de personnalités comme autant de futures victimes potentielles est communiquée par voie de presse. D’ailleurs, chaque revendication passe toujours par une journaliste qui en fait la une de son quotidien avant d’en informer les services de police. L’émotion que cette liste de noms de grands capitaines d’industrie occasionne chez les intéressés agite jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Lorsque le second corps apparait, lui aussi pendu, les menaces de ce groupe d’activiste deviennent réellement sérieuses. D’eux, on ne sait rien. Ils sont apparus au public par cadavre interposé. S’ils semblent vouloir défendre une cause plus ou moins juste, très écolo, ou plutôt écolo-bobo, le commissaire Bonfils ne trouve pas trace de ce Djihad Vert dans les faits récents des activistes. La cause prétendument défendue ne justifie pas la violence des actes commis. Pourquoi assassiner les dirigeants, plutôt que montrer au monde les actes contre nature qu’ils commettent ? Puis, il a une confusion qui dérange un peu : défendre la cause végan et l’écologie uniquement par des assassinats est un tournant radical en regard des actes habituellement commis pour les causes écolo. En effet, ils affectionnent les attaquent des outils de production, dans lesquels ils font des vidéos de diabolisation pour choquer le public, laissant les attaques sur les personnes au terrorisme ! Un tournant surprenant, une escalade dans la violence qui sera peut-être une marche trop haute à franchir.


Nils Barrellon signe ici un polar rouge de colère, de sang et de honte ! Le Djihad Vert veut par des actes qui marquent sensibiliser l’opinion à sa cause. S’en prendre aux grands patrons affole jusqu’au pouvoir. Cependant, le grand public semble plus fasciné par la mise en scène des meurtres que par la cause écolo-végane. Il y là un paradoxe car, habituellement c’est la Vox populi qui fait bouger les lignes du pouvoir, non l’inverse ! Décider contre le peuple c’est prendre le risque de se voir qualifier de fasciste, de dictature, de perdre la base qui vous a porté au pouvoir. Le commissaire comprend vite qu’un arbre semble vouloir cacher la forêt. Alors que tout semble au carré, que les autorités sont prêtes à classer cette sombre affaire, l’équipe d’enquêteurs trouvent enfin le détail qui permet de relier deux personnes, venues d’univers très différents. Ceci va permettre d’investiguer plus loin, là où semble profiter le crime. Derrière une cause juste, peu se tapir la défense d’intérêts très personnels…


Nils Barrellon tisse un écheveau diabolique dans son roman. Le groupuscule semble avoir toujours une longueur d’avance. Les activistes paraissent avoir des moyens, et des connaissances spécifiques. Les mises en scène des meurtres demandent un gros travail de préparation, cela ne s’improvise pas à la hâte… Ce roman, qui se lit d’une traite tant il fascine le lecteur ne cesse de rebondir. Il y a du sang, des larmes et de la peur et, c’est ce qu’on aime trouver dans un bon polar. Nils Barrellon trompe le lecteur jusqu’au bout de son livre ! On est sur le point de comprendre enfin, lorsqu’un rebondissement fait s’écrouler la solution un instant entrevue. Avec Nils Barrellon, le fil rouge vers la solution est celui de la colère, de la peur et de la honte, bien éloigné de la cause apparemment défendue. La violence des actions végan accrédite la thèse de Djihad Vert, sauf que tuer des hommes pour défendre la non-violence sur les animaux est une contradiction notoire ! Le commissaire devra trouver à Cui bono s’il veut vraiment dénouer une affaire se cachant dans l’affaire !


mercredi 23 mars 2022

Le neutrino de Majorana sélectionné pour les 2ème MéMO Awards

Le neutrino de Majorana est sélectionné pour les 2ème MeMO Awards des bibliothèques de Cergy Pontoise, catégorie Polar... Les sélectionnés font partie des coups de cœur des bibliothécaires 2021... Les votes sont ouverts... Si vous avez aimé, n'hésitez pas à le faire savoir :-) 

Pour voter, c'est là : https://www.bibliotheques.cergypontoise.fr/dossiers_documentaires/memo-awards-edition-2022




dimanche 20 mars 2022

La critique de Jean-Michel de la Terre en colère...

 ...pour son site Polarmaniaque


Un corps suspendu d'un pont au -dessus du périphérique parisien, voilà qui n'est pas banal et un tantinet horrifique, a fortiori quand ce n'est pas un citoyen lambda et que l'assassinat est revendiqué par une mystérieuse organisation inconnue s'appelant "Djihad Vert". Ainsi débute ce polar dont on se dit avec le commissaire Bonfils et le groupe Da Silva qu'il pourrait bien recéler des intégristes écolos. Mais serait-ce vraiment la réalité, ne serait-ce pas un peu simpliste, est-ce que au final, ce ne serait pas un enfumage dissimulant les vrais mobiles inavouables? Certes, une liste de certains des plus gros pollueurs de la planète a été mise en exergue mais ne serait-ce pas un paravent ? Tout est en faux-fuyants dans ce polar trompeur qui pratique la technique du mistigri et qui joue avec le lecteur à coups de tours de passe-passe et de trompes-l'oeil. Heureusement, nous avons sous la main un commissaire chevronné qu'il est fort difficile de manipuler et ce n'est pas à un expérimenté individu simiesque qu'on apprend à faire des grimaces retorses. Il me semble que j'ai tout lu de cet auteur et je n'ai pas souvenance d'avoir jamais été déçu alors que chacun de ces opus est à chaque fois fort différent, y compris depuis ses tous débuts.

jeudi 10 mars 2022

La critique de Laurent de la Terre en colère...

 ...pour son site K-Libre

L'attaque des khmers verts

Le commissaire Julien Bonfils est chargé d'une nouvelle enquête. En effet, on vient de retrouver le corps d'un homme pendu par un câble depuis un pont du périphérique. À peine arrivé sur les lieux, il voit dans le public, qui observe les événements, un individu qui lui semble louche. Alors qu'il tente de l'interpeler, ce dernier s'enfuit et c'est le début d'une course poursuite très dangereuse. Mais l'homme parvient à s'échapper. Quelques heures plus tard, une revendication arrive et annonce que derrière ce meurtre se trouverait un groupe écologiste qui proclame le djihad vert et veut provoquer la repentance en tuant des gens impliqués de manière négative dans le réchauffement climatique. Le commissaire est surpris car autant le groupe semble mener avec force et tactique ses manières de ravir les victimes, de mettre en scène leur mort, de faire transiter les informations, autant sa communication semble brouillonne et mal faite. Quand un deuxième corps est retrouvé, dans les mêmes conditions que le premier, la police va pouvoir intervenir plus facilement, car les actions des uns et des autres provoquent des mouvements, des traces et elle peut ainsi se lancer à la poursuite d'éventuels complices, de petites mains qui ont effectué une partie du travail et savent deux-trois éléments qui, mis bout à bout, créent une piste intéressante à suivre. Mais il reste toujours cette interrogation du différentiel entre des connaissances très pointues et des moments qui frisent l'amateurisme. La vérité des chefs qui se cachent derrière ce groupe terroriste vert est peut-être bien différente de celles de combattants de la base...


Le roman de Nils Barrellon se base vraiment sur le travail d'une équipe de policiers, menée par un commissaire qui devrait rester en retrait mais se met en danger constamment par goût de l'adrénaline. Et ça rend l'intrigue nerveuse avec des rebondissements bien montés et relançant continuellement l'histoire. La description des personnages est menée avec soin et l'on suit avec attention des aventures rapides, bien racontées, dans un roman qu'on aura du mal à lâcher avant sa conclusion.



mardi 8 mars 2022

La chronique de la Terre en colère par Jess...

 ...pour livres addict


J'adore les polars de Nils Barrellon. Il me tardait de lire son dernier. 

Le commissaire Julien Bonfils est appelé sur une scène de crime improbable. Un corps est retrouvé pendu au-dessus du périphérique. La victime était un homme d'affaires travaillant pour le groupe Aubert, spécialiste du bois et très actif au Congo et donc coupable de la déforestation de cette partie du monde. Peu de temps après la découverte du corps, le meurtre est revendiqué par un groupuscule écologique se nommant le Djiad vert. 

Ils demandent que le gouvernement prenne des mesures draconiennes pour sauver la planète sinon ils vont continuer à tuer d'autres chefs d'entreprise. 

Pour le commissaire Bonfils, une course contre la montre commence. Il doit absolument mettre la main sur le tueur avant que d'autres crimes ne soient commis.

En commençant ce polar, je me suis dit "encore un énième polar écologique". Heureusement je ne me suis pas arrêtée à cette première impression et j'ai continué ma lecture pour savoir où Nils allait nous emmener. Au final, je me suis plantée en beauté et son scénario est bien machiavélique. L'enquête va être très prenante, le rythme va aller crescendo au fur et à mesure que le commissaire Bonfils va se rapprocher du coupable. Mais à chaque fois le soi disant coupable semble avoir un temps d'avance. Le final est inimaginable, je me suis bien fait avoir par Nils une fois de plus. Il a eu l'art de s'approprier le polar écologique d'une manière épatante et déroutante.

Je vous le recommande chaudement !

samedi 5 mars 2022

La chronique de Bruno de la Terre en colère...

 ...pour Whoozone 

C'est toujours un plaisir et un honneur de recevoir dès leurs sorties les nouvelles publications Jigal ! De superbes couvertures une fois de plus, beaucoup de noir, ce qui leur va à merveille et puis des noms bien connus. Maurice Gouiran qu'on ne présente plus, Maurice Attia, Sandrine Durochat, la petite nouvelle cette fois-ci et Nils Barrellon, un ami que j'ai plaisir à rencontrer quelquefois sur des salons.

Pour commencer le choix est toujours difficile, et c'est avec Nils que j'ai choisi de débuter mon exploration des nouveautés Jigal. Cette « Terre en colère » m'intrigue et au-delà cette superbe couverture m'interpelle. La quatrième de couverture semble indiquer une réflexion autour de l'urgence écologique autant qu'une vision de l'avenir.

2013, une action coup de poing dans un abattoir de volailles pour dénoncer la maltraitance animale, c'est ainsi que débute « La Terre en colère », le nouveau Nils Barrellon.

Puis en 2018, une scène improbable au niveau du Parc des Expositions, Paris, Porte de Versailles, périphérique bloqué, un homme se balance du haut d'un pont, pendu au bout d'une corde, à la vue de tous ! Le commissaire Bonfils repère un individu au comportement bizarre ; course poursuite façon Belmondo, puis KO technique lorsqu'il rencontre les poings de l'adversaire. Fin du premier round, c'est rapide, bien mené et on accroche tout de suite.

Le commissaire Bonfils et le groupe Da Silva sont chargés de l'affaire. On parle d'activisme, de véganisme, de pollution de déforestation, bref du poil à gratter pour ceux à qui il reste un peu de conscience ou de folie. Il ne s'agit pas de juger ou de prendre parti, mais ça existe et peut-être que l'on devrait y faire plus attention. Ce roman est écrit pour divertir au départ, mais finalement il s'accompagne d'un moment de réflexion et de questions existentielles que l'on est en droit de se poser. Loin d'être une espèce de manifeste, il fait réfléchir.

Le scénario comme l'enquête progresse et de recoupements en filatures, les premiers noms tombent et les premières arrestations tombent. C'est la première partie du roman où l'on pourrait dire qu'elle est assez classique...oui, mais… !

Alors que tout semble réglé, l'auteur en profite pour relancer la machine de plus belle. Jusqu'aux plus hautes du pouvoir on s'énerve et l'affaire prend une autre tournure, il va falloir rapidement des résultats.

L'auteur nous la joue quand-même grand humaniste préoccupé par le devenir de notre bonne vieille Terre. Ça peut faire sourire, mais pas tout le monde. Ceux qui sont sur une liste rendue publique et désignés comme pilleurs ou destructeurs de la planète, non, ceux-là, ne doivent pas rire du tout !

Finalement, c'est comme l'éolien ; on trouve ça bien…mais chez le voisin. Ce roman sans en avoir l'air traite de sujets d'actualité brûlants. On est tous d'accord, mais personne ne veut faire individuellement les efforts. Après tout, les voyages en avion polluent. Mais tant qu'il n'y avait que les fortunés qui les empruntaient, ça ne semblait pas déranger. Aujourd'hui, ceux qui prennent l'avion pour se rendre en vacances en Grèce, en Espagne ou en Turquie, sont de gros gueux de pollueurs !

Hé oui, c'est une partie du problème !

En tous cas cette deuxième partie du scénario est beaucoup plus musclée avec ces chasses à l'homme qui s'intensifie. On croise des truands habitués aux GAV(Garde à Vue) et on a des situations plutôt cocasses, argot des malfrats et foutage de gueule, ça sent le bon vieux polar des familles à la sauce écolo.

Il faut se méfier des apparences, car on ne sait jamais sur quoi peut déboucher ce « djihad vert », folie douce ou arbre qui cache la forêt. Je ne sais pas si Nils Barrellon est à 100% un humaniste écologique, mais il réussit à travers un roman divertissant à faire passer certains messages. C'est au final 264 pages très bien menées, après un magnifique « Vol AF 747 pour Tokyo » (Jigal polar, 2021). Il change de registre avec bonheur et nous livre un plaidoyer pour éviter de foncer dans le mur. Je valide à 100% avec plaisir !


samedi 5 février 2022