vendredi 23 décembre 2016

L'avis de Bruno...

...grand lecteur de polar devant l'éternel (?) sur sa page facebook

C'était en octobre chez Olivier Le Corbac Vanderbecq .Dominique Maisons venait présenter en avant première son dernier bouquin et pour l'accompagner Nils Barrellon venait présenter "La lettre et le peigne".
Je ne connaissais pas du tout Nils et en écoutant le bonhomme parler de son livre ,je me suis laissé tenté.
Je viens de le terminer et je dois dire que ce livre est fort bien écrit. Il s'étale sur une période très large d'avril 45 à juin 2013 . Difficile à cataloguer certes, thriller ,un peu, polar, certainement, roman historique assurément ; l'auteur mélange selon moi, un peu tout les genres avec bonheur je dois bien le reconnaître.
La lettre et le Peigne est un titre qui sonne comme une fable ,mais c'est une histoire inter génération qui se déroule sur près de 70 ans. A partir de l'assassinat d'un gardien de musée ,on va se retrouver embarqué dans les heures sombres du nazisme, de la guerre ,des fachos présents et passés . Nils Barrellon a certainement du faire quelques recherches pour argumenter son récit et nous emmener là ou il veut.
Ce que j'ai moins aimé ,c'est la façon de trimbaler son lecteur à travers les différentes époques; 1945 puis 2012,mais aussi 1991,1979,2001,1953,1995,2001 et 1998 je crois. Mais ça je crois que c'est moi ,j'ai un peu plus de mal lorsque les croisements et promenades dans différentes époques sont trop nombreuses.
J'ai aimé par contre le soucis du détail ,la clarté de l'écriture et la trame de l'histoire qui fait que l'on n'a pas envie de lâcher le bouquin. J'ai aimé également le fait que l'histoire se situe principalement coté allemand et dans le grand Berlin .On y rencontre des salauds que l'on a du mal à classer comme tel, et un Jacob qui se demande ce qui lui arrive.
De fil en aiguille ,on arrivera au bout de ce roman en ayant la certitude que l'auteur nous permet tel un spectateur de survoler quelques heures sombres de l' histoire de cette bonne vieille Europe tout en faisant remonter à la surface quelques bonnes questions.
Il s'agit d'une fiction, bien sûr.......mais en sommes nous si sûrs?
Bravo et bien joué Nils Barrellon .

jeudi 15 décembre 2016

La critique de Pierre...

...pour son blog Black Novel


Si vous devez lire un roman en ce moment, et que l’Histoire ne vous rebute pas, que vous cherchez à la fois un roman à énigme et un roman à message, un roman où on est tellement pris à la gorge par ce qui arrive aux personnages que certains passages vous laissent pantelants, au bord des larmes, alors ce roman est fait pour vous. Je ne connaissais pas l’auteur, c’est pour moi une découverte. Et pourtant, j’ai tourné la première page, avant tout poussé par la curiosité. Le premier chapitre m’a scotché …

Berlin, Avril 1945. La course poursuite est engagée entre les alliés pour récupérer la capitale allemande. Dans la ville en ruine, une femme erre dans les rues. Elle s’appelle Anna Schmidt et ses vêtements sont en lambeaux. Une femme accepte de l’héberger dans un immeuble, où les habitants se cachent dans la cave. Puis, les Russes débarquent et embarquent de jeunes filles et des femmes. Anna est choisie par un soldat. Il l’emmène dans un appartement de l’immeuble et la viole. Anna, résignée, ne songe même pas à résister. Elle veut survivre.

Berlin, 8 septembre 2012. Un vol vient d’avoir lieu au musée historique. Le gardien a été retrouvé assassiné. La caméra montre que deux hommes cagoulés ont pénétré l’enceinte et savaient parfaitement ce qu’ils venaient chercher. Seul un boitier contenant un peigne en ivoire et portant les sigles A.H. a été dérobé. Ce peigne aurait appartenu à Adolf Hitler. Anke Hoffer, qui appartient à la police fédérale criminelle est dépêchée de Francfort pour enquêter sur ce vol et ce meurtre.

Jacob Schmidt est bassiste dans un groupe de jazz et sort d’un concert. Il y a rencontré Ann, qui a eu une aventure avec un membre du groupe. Ils vont boire un coup et finissent par être bien entamés. Mais Ann veut passer la nuit seule alors Jacob rentre chez lui. C’est alors qu’il est agressé par deux hommes cagoulés, conduisant une BMW noire. Apparemment ils ont voulu le kidnapper. Le lendemain, en portant plainte au commissariat, il rencontre Anke.

On pourrait diviser ce roman en deux parties. La première fait la part belle à la famille Schmidt : Anna tout d’abord puis Josef son fils puis Jacob. La deuxième se passe en France, et j’y reviendrais. Car dans cette « première partie », l’auteur fait des allers-retours entre le présent de Jacob et sa sensation d’être poursuivi et persécuté et le passé de sa famille.

C’est 60 ans de l’histoire de l’Allemagne que Nils Barrellon va nous conter avec une aisance telle qu’on croirait qu’il est historien de formation. Il glisse quelques moments importants dans sa narration mais surtout, ce qui m’a fait fondre, c’est sa description d’une histoire de famille lambda au milieu de la grande histoire. C’est ces petites scènes communes qui, tout simplement deviennent des scènes très émouvantes, à tel point que j’avais l’impression de faire partie de cette famille, et j’en ai eu le cœur serré, gonflé d’amour pour Anna, Josef et Jacob.

Et quels personnages ! Anna est une mère amoureuse qui va tout faire pour élever, sauver et rendre son fils plus fort. Et elle va réussir ! Josef va devenir un mathématicien et gérer sa vie comme on résout des équations. Il va aussi tout faire pour son fils Jacob. Et Nils Barrellon arrive à nous faire entrer dans leur intimité avec une telle simplicité que c’en est époustouflant et surtout émouvant. C’en est impressionnant !

La deuxième partie, ou du moins, c’est comme ça que je l’ai ressenti commence quand Jacob débarque en France. A partir de ce moment là, il n’y a plus d’allers-retours passé-présent et le récit devient plus linéaire, plus classique. Le rythme s’accélère, la tension monte jusqu’au final surprenant, presque fataliste, en tous cas noir. Et cela clôt un roman à part, original dans sa forme sur les survivants, les battants de la deuxième guerre. Ce roman est une belle leçon de vie, une formidable réussite.

Je tiens aussi à signaler la couverture que je trouve tout simplement magnifique et fort bien trouvée par rapport au roman et à ce qu’il raconte.

lundi 12 décembre 2016

Une critique de Cassiopée...

...pour le site Un Polar Collectif




Tu seras un homme, mon fils !

Dès les premières pages, on se trouve en 1945, en Allemagne, Anna fuit et cherche un abri. On ne sait pas pourquoi elle est là à errer et ce qu’elle cherche, peut-être, à oublier…  Quelques pages plus loin, bienvenue dans l’année 2012 avec un vol surprenant dans un musée… Déjà, on se doute qu’il va y avoir un lien entre les deux époques mais on se demande comment raccrocher les morceaux. Nils Barrellon va réussir cela avec précision, doigté, humanisme, accompagné par une écriture de qualité. Pour les faits du passé, il a, probablement, effectué un travail de recherche très approfondi et l’atmosphère présentée est, de ce fait, très réaliste. Pour les autres années (car il n’y a pas seulement les deux que j’ai évoquées), tout est mis en place dès les premières lignes de chaque chapitre (introduit par la date) pour qu’on sache très vite le lieu et quels sont les personnages qui s’expriment.  A la manière d’un gigantesque puzzle, il va reconstituer l’histoire d’une famille. Parfois, une même situation est vue par plusieurs protagonistes, offrant ainsi des approches variées.

 Anna est une femme mystérieuse que l’on découvre petit à petit. A sa façon, elle est intègre et elle laisse, pour son fils, une trace de son lourd secret. Bien plus tard, Jacob, jeune musicien fougueux se retrouve confrontée à une agression qui le déstabilise et il fait le choix de comprendre ce qui a pu provoquer  cette offensive contre lui. C’est un chemin douloureux qui va s’ouvrir à lui, avec des choix difficiles à faire. Mais il est opiniâtre, volontaire, droit et il ne peut pas vivre avec des questions sans réponse.  Alors, parfois fougueusement, parfois méticuleusement, il va progresser, avancer jusqu’à une révélation finale qu’il sera obligé d’intégrer car faisant partie de sa destinée.

 Je pense qu’il est ambitieux d’écrire des romans où se mêlent les dates, les endroits car la moindre erreur « de tempo » peut se payer cash. Je ne sais pas comment l’auteur a construit son récit. Avait-il un gigantesque « arbre » avec tous les tenants et aboutissants et des notes sur chacun afin d’éviter de se tromper ? En tout cas, c’est remarquablement huilé, tout s’imbrique, par bribes, à merveille. Le rythme est soutenu, l’alternance des points de vue enrichit le texte et les individus sont bien intégrés au fil du temps. Bien sûr, il y a de « méchants espions » (un peu « lourds », bien fait pour eux s’ils leur arrivent des bricoles) et des gentils. Mais si on garde une vue d’ensemble, ce côté manichéen est quand même à sa place. L’approche psychologique des hommes et des femmes est amenée intelligemment, petit à petit. J’ai apprécié l’évolution de la capitaine Hoffer et celle de Jacob qui m’a semblé « grandi » par ses prospections.

 Une fois encore, si besoin est, cet opus nous rappelle combien le passé nous colle à la peau, combien il est difficile de vivre lorsqu’on découvre des zones d’ombre dans nos antécédents, combien chaque homme place haut l’exigence de la transparence et l’oubli des non-dits dans les familles. Certains diront que toute vérité n’est pas bonne à dire, que de temps à autre, il vaut mieux se taire…. Je ne crois pas que Jacob aurait pu continuer à vivre s’il n’avait pas su (malgré le « prix » à payer).  Je dirai qu’il avait la nécessité de connaître la vérité, non édulcorée, pour « être entier » dans le sens où une personnalité ne peut s’accomplir correctement s’il lui « manque des morceaux ». A la manière de ce polar, Jacob s’est bâti sous nos yeux, devenant de pages en pages, un être capable de discernement, de rébellion clairvoyante et aimant la vie par-dessous tout.

 Encore un auteur à suivre chez Jigal, et une envie furieuse de mieux le connaître en lisant ses autres titres !



samedi 10 décembre 2016

L'avis du Corbac...

...pour son blog Unwalkers


Ça passerait presque tiré par les cheveux ce titre, un peu comme si l’auteur avait voulu nous chercher des poux ou faire un roman épistolaire sur le milieu des coiffeurs ! Au final pas du tout ( mais je sais que vous vous en doutiez, que je ne pouvais pas laisser passer un tel jeu de mots) !

Vous vous souvenez de Robert Ludlum, le type à l’origine de la trilogie Jason Bourne mais aussi du Pacte Holcroft, La Progression Aquitaine, l’héritage Scarlatti, La Mosaïque Parsifal et d’autres encore; et bien il a bien fait de décéder en 2001 car il serait vert de jalousie !

Nils réussit avec brio ce que lui faisait avec déjà beaucoup de maestria: il mêle habilement Énigme Historique et enquête « policière », ou plutôt course poursuite entre « espions ». Le tour de force de l’auteur est de nous replonger dans le grand roman d’espionnage avec les méchants et les gentils ( dit comme ça c’est très manichéen, mais c’est un peu le cas…) Comme si la guerre froide existait encore.

Je ne spoile rien en disant que tout part d’un Peigne volé en Allemagne pour se terminer par une lettre ouverte à Rennes.
Entre les deux y a quoi me demanderez-vous ?

Une victime innocente, une flic allemande déterminée, un policier français avare de mots malgré sa littérature, des courses poursuites, des meurtres, des factions fascistes, des suisses, des gros bras stupides…Chouette programme n’est ce pas ?

Il y a tout cela dans La Lettre et Le Peigne et même plus. Parce que hormis le travail phénoménal de recherche historique ( le récit nous emmène de Berlin 44 jusque celui d’aujourd’hui en n’omettant aucun des évènements qui ont marqué la vie de cette ville) afin d’être crédible, le récit est un véritable puzzle qui met en lumière des théories et des comportements qui font froid dans le dos.

Le Corbac est heureux d’avoir pu se replonger dans les méandres de l’Histoire comme il le faisait dans les années 90 (oui je sais il est plus tôt jeune le Corbac)…alors coiffe toi, achète un timbre et lis !



dimanche 4 décembre 2016

L'avis de Nadia...

...pour son blog l'Ivresse du Noir


Quand la petite histoire rencontre la grande Histoire …

Nils Barrellon m’a totalement bluffée !  A la fois roman policier, roman noir, roman historique, une grande découverte pour moi qui ne connaissait pas du tout l’auteur.

L’histoire débute en 1945 à Berlin pour s’étirer jusqu’en 2012.
Nous suivons trois générations d’une même famille sur 70 ans.
Les années 45 à 53 avec Anna, les années 60 avec son fils Joseph et 2012 avec son petit fils Jacob, personnage central du roman.

Au coeur du récit, il y a une lettre écrite par Anna à son fils, un secret et héritage familial très lourd à porter et le mystérieux vol d’un peigne au musée d’histoire de Berlin.
J’avoue avoir pataugé au début, les allers retours entre les trois époques m’ont déstabilisée dans un premier temps. Mais très vite, je suis entrée à fond dans l’histoire et j’ai apprécié les liens qui se tissaient d’une époque à l’autre.

Nous voyagons de Berlin à Francfort, à Rennes et à Paris dans une folle course poursuite.
Jacob est traqué par de sombres individus. Qui sont ils ? Et pourquoi le traquent ils ?   Le mystère reste entier.

L’intrigue est intelligente, originale, passionnante et très bien construite.
Elle démarre lentement pour s’accélerer au fur et à mesure jusqu’à la révélation finale qui explose comme une BOMBE !

L’écriture est belle, addictive et les personnages touchants, vrais et très attachants.

Nils Barrellon a accompli un fabuleux travail de documentation, il met en lumière différentes périodes de l’histoire allemande.

Une magnifique lecture, j’en redemande !

vendredi 2 décembre 2016

L'avis de Lolo...



Trois générations, trois parcours étonnants

Ce roman débute à la fin de la seconde guerre mondiale et s'étend sur trois générations jusque fin 2012. Une lettre est au centre de toute l'histoire, elle fera beaucoup parler d'elle, nous fera voyager et  passer des moments forts et émouvants. 

Au fur et à mesure des châpitres on se pose pas mal des questions, qui auront leurs réponses aux toutes dernières pages du livre. Pour les obtenir , cela ne va pas être de tout repos, nous allons cotoyer des personnages pour certains attachants , pour d'autres très antipathiques , violents et déterminés. 
Aucun répit , nous sommes pris dans le rythme qui sera soutenu jusqu'à la fin.

J'ai eu un peu de mal au début avec les retours sur les années antérieures mais ensuite tout s'est enchaîné et je suis partie dans une aventure formidable , malgré un sujet de fond difficile et poignant , la seconde guerre et toutes les horreurs commises en cette sombre période, et ce, du côté allemand ce qui est  assez rare dans  les polars français.

Nils Barrellon a écrit ici un roman qui lui a très certainement demandé du temps et de la recherche, même si il n'oublie jamais tout a fait ses précédents romans avec le commissaire Kuhn. . Je qualifierai ce livre de Thriller, polar et roman historique, tout cela en 296 pages.