En parallèle de mes corrections du troisième Kuhn, j’ai
beaucoup lu cet été. Voici un rapide avis sur tous les polars « des
collègues » que j’ai dévorés. Mais pas que…
Bien sûr, c'est mon avis et, si je le partage, il n'engage que moi.
Yeruldelgger de Ian Manook
L’exotisme du
décor n’est sûrement pas étranger au fantastique succès de ce roman du
sympathique Ian Manook (ce grand baroudeur a toujours une anecdote amusante à
raconter. Celle de « son » Woodstock vaut son pesant de cacahuètes).
C’est sûr que la Mongolie, pour être honnête, on ne connaît pas très bien.
L’intrigue, bien que complexe, n’est finalement pas ce que l’on retient. En effet, le charisme du personnage principal, les us et
coutumes mongols, les descriptions de la steppe et d’Oulan-Bator la relèguent
au second plan (on retiendra tout de même que les chinois, surtout s’ils sont
riches, ne sont pas gentils avec leurs voisins mongols).
Reflex de Maud Mayeras
Le
premier opus de Maud –Hématomes- m’avait laissé une impression mitigée :
un style nickel au service, à mon avis, d’une intrigue par trop invraisemblable
(voir ma chronique ici). Néanmoins, je brûlais d’impatience de découvrir son
second roman au sujet duquel la critique était et est toujours unanime :
excellent. Et je n’ai pas été déçu. Un style imparable. Encore mieux maîtrisé.
Des phrases courtes. Des assertions sèches et imparables. Une intrigue
rondement menée jusqu’à la révélation finale. Un grand polar.
Les
nymphéas noirs de Michel Bussi
C’est
bien écrit et bien troussé mais… je n’ai pas aimé. Je n’ai pas aimé me faire
avoir. Car le lecteur est littéralement roulé dans la farine par Bussi.
Beaucoup diront (je l’ai lu et entendu à de nombreuses reprises) que c’est ce
qui fait la force de l’auteur. Il mène ses lecteurs en bateau pour les gifler
dans les dernières pages. C’est un peu comme un tour de magie dont on révèlerait
le truc à la fin (ici, le changement de prénom). Je préfère garder une part de
mystère.
Territoires d’Olivier Norek
Code
93 était bon (je l'affirme ici). Territoires est excellent. On retrouve le capitaine Coste et sa
fine équipe pour une enquête documentaire qui fait froid dans le dos. Les
banlieues et les cailleras qu’elles engendrent y sont cliniquement décrits. Il
y un côté reportage que j’ai adoré et qui m’a rappelé mes années d’enseignement
à Villiers le Bel. Un grand polar, résolument moderne.
L’ombre de Janus de Laurent Scalese
Le
deuxième roman de cet auteur prolifique qui n’a plus rien à prouver est une
enquête somme toute assez classique opposant un flic à un machiavélique
serial-killer qui sévit dans l’Ouest parisien (et dans les forêts où j’ai
l’habitude de faire du VTT). C’est
diablement efficace et très bien documenté sur le fonctionnement de la Police française.
J’ai surligné pas mal de trucs qui pourraient me servir ! ;-)
Terminus Belz d’Emmanuel Grand
Un
coup de cœur pour reprendre la locution à la mode. Petite île perdue au large
des côtes bretonnes, Belz « accueille » Marko qui a fuit son Ukraine
natale. Mais tout n’est pas si simple et, à cause des passeurs soucieux de
récupérer l’argent qu’il leur a dérobé ou des marins bourrus de l’île qui
voient d’un mauvais œil cet étranger venu pêcher le poisson des français, son
installation va être mouvementée. Le plus de ce polar est la petite touche de
fantastique qu’Emmanuel distille ici et là. Un peu d’Ankou, au cas ou ?
Hyper original.
Le
cas Eduard Einstein de Laurent Seksik
Les
livres sur la vie et l’œuvre d’Albert Einstein sont légion. Seksik a pris le
parti d’aborder le mythe par le biais de la biographie de son deuxième fils
Eduard. Schizophrène, ce dernier mourra dans l’institution suisse où sa mère,
Milena, est contrainte de le laisser à l’âge de vingt ans. Son père ne viendra
jamais le voir. Dans ce court roman, qui donne tour à tout la parole à chacun des membres de la famille Einstein, on découvre la face sombre du génie qui abandonne sans se
retourner femme et enfants alors qu’il est au sommet de sa gloire. Jamais il
n’assumera ce fils différent. Peut-être un des rares problèmes qu’il ne
parviendra pas à résoudre. Ce livre révèle des choses sur l’homme Einstein. Et
elles ne sont pas belles.
La
Chambre des morts de F.Thilliez
Une
grosse déception. Le style est ampoulé et l’histoire peu crédible. C’est
dommage car le pitch de départ est super bon : que feriez-vous si vous
trouviez un sac contenant une grosse somme d’argent liquide, en pleine nuit, en
pleine campagne, sans aucun témoin ? Hélas, la suite de l’histoire est
rocambolesque et cette fameuse chambre des morts prêterait presque à sourire. Je n'ai pas du tout accroché (même si je reconnais un travail de recherche poussé). C'est étrange car ce roman, adapté au cinéma avec Mélanie Laurent, a reçu plusieurs prix prestigieux et a été acclamé par la critique à sa sortie (il y a déjà dix ans). Je lirai un autre Thilliez prochainement pour ne pas rester sur cet échec !
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RépondreSupprimerOups fausse manip' je disais donc: thanks for the tips, et bien d'accord avec vous pour le Bussi, moi qui avais tant aimé " un avion sans elle "
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