... pour son blog Lectures
Nils Barrellon est une personne fort
sympathique, au demeurant, croisée sur les réseaux sociaux, plein
d’humour et très naturel. Tout ceci pour souligner surtout le fait qu’il
m’a proposé son livre, que j’ai accepté (vous vous en doutiez), en
toute humilité : honnêteté que je ne crois pas feinte (j’en suis même
sûr), il n’a pas exigé de billet de ma part et a accompagné son livre
d’une petite dédicace représentative exposant que son polar « vaut ce
qu’il vaut » mais qu’il « espère qu’il me distraira ».
Nils Kuhn est commissaire au quai des
Orfèvres et se retrouve affecté avec son équipe sur une enquête qui
semble à première vue assez banale : un assassin tue des femmes blacks
plutôt en rondeurs, prostituées « non officielles »et abandonne les
cadavres plus ou moins mutilés (plutôt plus que moins d’ailleurs) dans
un périmètre assez restreint, celui de la Goutte d’Or.
Le hasard n’ayant que très peu sa place
dans les polars et les thrillers, il en va de même ici et le fait que
l’enquête aboutisse dans les pattes de Nils Kuhn n’en est pas un,
évidemment. Je ne dévoilerai pas le pourquoi du comment, il intervient
un peu après la moitié du livre laissant alors la place à un second
suspens : comment le commissaire va-t-il bien pouvoir s’en sortir ?
Parviendra-t-il à appréhender l’assassin avant que celui ne puisse
achever son tableau ?
J’avoue avoir mis un peu de temps avant
de me lancer dans cette lecture, l’avoir laissée mariner un peu,
certainement de peur d’avoir à en dire du mal… J’avais tort. « Le jeu de
l’assassin » n’est assurément pas LE polar/thriller du siècle, en la
matière quelques auteurs estrangers parviennent à rendre des copies
excellentes, MAIS il est plus que savoureux.
Les premières pages m’ont laissé certes
un peu sur ma faim mais très vite les événements s’enchaînent pour ne
laisser aucun répit, ni au commissaire, ni au lecteur et Nils Barrellon
parvient, à travers son scénario, à travers une écriture classique mais
très efficace, à entraîner le lecteur derrière le commissaire sur les
traces de l’assassin et de son grand dessein. Quelques dialogues
permettent de rendre tout cela très vivant (malgré la succession de
cadavres) et très agréable à lire.
Nils Barrellon mérite votre attention non
seulement parce que c’est quelqu’un d’attachant mais surtout et aussi
parce qu’il écrit bien et efficacement un polar/thriller distrayant
(oui, je n’arrive pas à me décider entre polar et thriller : le second
qualificatif n’est pas faux dans la mesure où on a à faire à un serial
killer particulièrement sauvage tandis que le premier qualificatif me
semble correspondre un peu mieux dans la mesure où cette sauvagerie
n’est pas essentielle en soi et où Nils Barrellon s’attache plus au
personnage du commissaire qu’aux événements) qui permet de se détendre
agréablement.
Je n’aurai qu’un seul regret : Nils
Barrellon a créé un personnage de commissaire en lui donnant ce qu’il
faut de profondeur mais, sans dire qu’il a négligé les seconds couteaux,
on pourra lui reprocher de ne pas avoir poussé l’épaisseur de certains
protagonistes un peu plus loin. Cela étant dit, celui lui laisse
l’occasion de revenir sur cette équipe du Quai des Orfèvres et d’aborder
encore plus les relations du commissaire avec ses hommes (et ses
femmes…).
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