...pour son blog Ce que Marguerite Lit
L'été passé, nos (très) (grands) ados partaient à la chasse aux Pokémons. Depuis, le soufflé est un peu retombé (pour le plus grand bonheur de mes promenades dans le parc voisin...),
mais les Space Invaders, eux, tiennent le coup depuis plusieurs années.
Nils Barrellon et Sarah Turoche-Dromery nous proposent de les suivre
sur les pas d'Esther, dans une découverte de Paris version street art.
Au cours d'invasions nocturnes bien rodées, Invader et Orbi déposent
leurs personnages pixellisés sur les murs de la capitale française.
Quelques heures plus tard, les chasseurs de Spaces se lancent à la
recherche de ces mosaïques, armés de leur téléphone, dans le but de les
flasher et d'engranger des points. Esther est de ceux-là, qui tente
d'oublier dans ces longues promenades un chagrin d'amour encore
douloureux. Ce qu'elle ignore, c'est qu'une jeune femme vient d'être
assassinée au pied d'une des mosaïques...
Voila quelques mois que j'avais envie de
découvrir les romans policiers de Nils Barrellon. Je voulais profiter
de Polar Lens pour le faire en live... mais mon dos en a décidé
autrement. C'est finalement en jeunesse que j'ai eu l'occasion de tâter
pour la première fois de sa plume, associée à celle de Sarah Turoche,
monteuse pour le cinéma et auteure de romans jeunesse chez Thierry
Magnier.
Et c'est un tout bon roman policier que
j'ai ainsi eu la chance de lire en avant-première. J'ai en effet trouvé à
ce roman jeunesse plein de points positifs.
Le thème, tout d'abord, qui devrait se révéler accrocheur pour nos smartphone-addicts.
Les personnages, ensuite, et leurs rôles. J'ai été ravie, en effet, de
voir que les auteurs avaient évité l'écueil du jeune héros qui mène
lui-même l'enquête comme un grand. Rien de moins crédible, selon moi (et
je sais que certains de mes élèves partagent mon avis) qu'un gamin de
14 ans qui arrive à mener une enquête en pleine nuit (à pied!) et à
accéder à des informations sensibles pour se retrouvez nez-à-nez avec un
gros méchant qu'il abattra finalement d'un croche-pied. Je caricature?
Oui, un peu. Mais pas tant que ça. Ici, l'héroïne et son soupirant sont
des ados comme tous les autres, auxquels on prendra plaisir à
s'attacher. De même, on suit une inspectrice débutante, pas franchement
sûre d'elle dans cette première enquête, mais en évitant les bourdes
irrécupérables, les grosses guéguerres inter-services et les clash
retentissants avec les supérieurs, même si ces difficultés ne sont pas
occultées.
Enfin, on est ici face à un vrai roman
policier, qui n'élude pas certains contenus ou termes techniques sous
prétexte qu'il cause à des jeunes. Et ça, de mon point de vue, c'est
vraiment très appréciable! L'enquête emmène le lecteur jusqu'en salle
d'autopsie, et le plonge au coeur de Paris et d'une brigade criminelle,
en usant du jargon consacré. Un lexique en fin d'ouvrage reprend ces
termes qui nous sont familiers, à nous amateurs de polar, mais qui
risquent de gêner la compréhension des néophytes. Bref, c'est un roman
que j'utiliserais sans hésiter pour aborder le policier avec mes élèves,
d'autant que ce lexique pourrait tout-à-fait être mis en lien avec un
article sur le fonctionnement de la police scientifique, sujet sur
lequel ils sont toujours pleins d'interrogations.
J'ai en outre vraiment apprécié cette
plongée dans le monde des chasseurs de Space Invaders. J'en avais déjà
vus, mais je ne pensais pas que c'était aussi énorme et organisé. J'ai
découvert, amusée, une communauté de grands enfants qui jouent depuis
2014 et réparent les invaders abîmés, et le nombre incroyable de
mosaïques posées, y compris sous l'eau ou dans la Station Spatiale
Internationale!
Voila qui me donne très envie de lever les yeux lors de notre week-end à Paris le mois prochain ! 😊
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