mardi 16 janvier 2018

Une critique de La lettre et le Peigne par Lord Arsenik

 



De quoi ça cause ? 
Jacob Schmidt, un modeste bassiste dans un groupe de jazz, est violemment agressé alors qu’il rentre chez lui. Deux hommes cagoulés se jettent sur lui et tentent de l’enlever, les kidnappeurs sont mis en fuite par l’approche d’une patrouille de police. Face à l’incrédulité de sa petite amie et de la police, il décide de mener sa propre enquête afin de comprendre le pourquoi du comment de cette agression…  

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? 
 Parce que ça fait un moment que j’ai envie de découvrir l’univers littéraire de Nils Barrellon. Je cherchais un one-shot, j’avais deux titres à ma disposition, les deux m’attiraient autant l’un que l’autre. C’est le hasard qui a désigné l’heureux élu.

Ma chronique 
Ah que voilà un bouquin difficile à présenter en quelques mots ! Il faut dire, à ma décharge, que l’intrigue nous fait voyager dans le temps (entre 1945 et 2012) en faisant fi de toute chronologie. L’intrigue se déroule en grande partie en Allemagne, mais aussi en France, avec quelques détours par la Suisse. Ca pourrait sembler un tantinet chaotique vu comme ça, mais, même si les liens entre les différents pans de l’intrigue ne se mettent pas tout de suite en place, Nils Barrellon reste maître de son récit et parvient rapidement à ferrer le lecteur. Et une fois l’hameçon mordu il devient rapidement impossible de lâcher prise. Un roman qui propose un habile mélange des genres même si le fond reste assurément thriller (surtout que le rythme va crescendo au fur et à mesure que les différentes pièces du puzzle s’assemblent). Vous aurez aussi le droit à un voyage à travers l’Histoire allemande (du point de vue de personnages allemands) essentiellement de 1945 (et la « libération » de Berlin par les forces russes) à nos jours ; en passant bien entendu par l’explosion du pays entre RDA et RFA et sa capitale séparée, d’abord seulement administrativement (et idéologiquement) puis par le Mur de Berlin, l’effondrement du bloc de l’Est suivi par celui du mur en question… pas franchement les heures les plus glorieuses du XXe siècle ! Une intrigue intergénérationnelle puisque l’on suivra tour à tour, Anna, Josef (fils d’Anna) et Jacob (fils de Josef). Des personnages forts et attachants ; tous trois sont non seulement liés par les liens du sang, mais aussi par une mystérieuse lettre, objet de bien des convoitises. Et le peigne alors, me direz-vous ? Il est volé au Musée Historique allemand, les voleurs ont tué un gardien de nuit pour accéder à ce fameux peigne. Buter un mec pour un peigne, faut être un peu con, non ? Bon déjà à la base pour buter un mec (hors situation de défense) il faut être un peu beaucoup très con. Le fait est que, en l’occurrence, il ne s’agit pas de n’importe quel peigne, la chose aurait appartenu à un certain AH. Aaaah, OK… mais quel rapport entre cette lettre et ce peigne ? Heu… tu veux pas non plus que je te raconte tout le bouquin, non ? Si tu veux le savoir tu prends le livre et tu le lis, tu verras tu ne le regretteras pas… Force est de reconnaître que Nils Barrellon est un excellent conteur. Non seulement il maîtrise à la perfection une intrigue qui pourrait rapidement partir dans tous les sens, mais en plus il ne ménage pas ses lecteurs, proposant de nombreux revirements de situation (parfois assez prévisibles, mais toujours bien amenés). Un premier bémol sur les personnages de Gottfried et Mickaël, les tueurs qui traquent Jacob. J’ai eu beaucoup de mal à les trouver crédibles tant ils accumulaient les clichés. Par moments j’avais l’impression de voir les deux vieux du Muppet’s Show. Mon second bémol sera pour la fin (après la découverte de la lettre), que j’ai trouvée un peu abrupte. Peut-être est-ce aussi dû au regret de quitter des personnages que j’ai pris plaisir à découvrir et à suivre au fil des pages. Une belle découverte (lue quasiment d’une traite) qui m’incite à me pencher davantage sur l’univers de Nils Barrellon. Ca tombe bien j’ai encore quelques titres en stock…

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