...pour le blog Nyctalopes
Genèse d’un retour vers les racines.
Embarqué dans un voyage dans le temps sur la trace de reliques pour
fanatiques extrêmes, on suit un homme à qui se révèle, outre son passé,
des valeurs intrinsèques léguées par ses aïeux.
« Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri
Janvier 1953. Elle confie à son
cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à
son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la
réclamer.
Septembre 2012. La capitaine
Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de
Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement
célèbre… Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé
en sortant d’un club. En déposant plainte, il croise la capitaine
Hoffer, très intriguée par son histoire. Depuis, Jacob se sent
traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait
parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par
Berlin, il décide alors de tenter l’impossible pour la retrouver… »
Quand les maux transmettent comme un
type de bénédiction spirituelle mais surtout ouvrent un pan complet de
son histoire et ce qui constitue un destin issu d’un fil d’existence
mué, tatoué par les racines du mal.
Le style de Barrellon fortement ancré
dans l’Histoire, en particulier celle de l’Allemagne et ses cicatrices
du national-socialisme, fait preuve d’altruisme en occultant les règles
manichéennes en pareilles circonstances. Face aux entreprises
licencieuses de révisionnisme, l’affliction du passé perdu, l’auteur
donne un sens concret à la quête constructive de Jacob. Par-delà
l’influence prépondérante de l’Histoire, on découvre son histoire,
cadencé par un destin familial érigé comme une fatalité mais qui s’en
amende en prouvant que les vertus de renoncement et d’adaptation ne sont
pas de vains mots.
Si la trame s’extraie des thèmes
dualistes, Jacob reste bien un opposant dans ce duel d’entités et de
motivations antagonistes. Sans toutefois faire montre d’un rythme
« punchy » , on est irrémédiablement happé par la saveur, par le
discours sous-jacent du récit nous immergeant dans cette salvatrice
lecture.
Force des racines qui se rappellent un jour ou l’autre à notre conscience !
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