vendredi 22 août 2014

Marc Lefrançois revient sur le salon des Pieux

Le billet de Marc pour son blog Journal d'un écrivain : http://www.marclefrancois.net/article-nils-barrellon-le-jeu-de-l-assassin-124392271.html

"Je me réjouis du bon tour que j’ai joué à Nils Barrellon, l’auteur du Jeu de l’assassin. Certes, ce n’est peut-être pas très prudent de s’amuser avec un auteur de polar qui aime semer les cadavres dans notre capitale, mais c’était plus fort que moi…

Je m’en souviens, c’était au salon du livre des Pieux, charmant petit village normand qui accueille, les 8 et 9 mars 2014, des écrivains venus de toute la France. Parmi tous ces auteurs en goguette, Nils Barrellon. On fait très vite connaissance car, en plus d’être tous les deux chez City, on dédicace pratiquement l’un à côté de l’autre. J’ai donc très vite l’occasion de me rendre compte qu’en plus d’être très sympa (comme d’autres auteurs City avec qui j’ai sympathisé et dont je parlerai : Pierre Gaulon et Xavier Milan), il ne manque pas d’humour. Cela m’a évidemment donné envie de m’intéresser à son livre que je m’empresse d’acheter.
Nils Barrellon, Xavier Milan, et moi

La journée passe.
Dîner bien arrosé dans un restaurant du bord de mer et nous rentrons à l’hôtel. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les auteurs en dédicaces ne se comportent pas toujours comme des stars de rock. Autrement dit, pas de fiesta ni d’orgie (du moins à ma connaissance) dans des chambres d’hôtel dévastées. En fait, je fais ce que d’autres collègues doivent faire : je me couche bien sagement avec un bon bouquin.
Que faire d’autre aux Pieux ?
Enfin, je découvre avec plaisir l’intrigue diabolique qui met le commissaire Kuhn aux prises avec un tueur en série. Je ne sais plus où j’en étais alors avec mon livre sur les tueurs en série, mais ce polar est écrit avec beaucoup d’humour très sarcastique (qui n’étonne pas quand on connaît Nils) et l’intrigue, rondement menée, nous tiens jusqu’au bout, ce qui fait que la lecture est très agréable.
Puisqu'on est dans un polar traditionnel à la française, on est évidemment bien loin de l'ambiance pesante des faits divers...
 
En fait, après avoir lu quelques dizaines de pages, je me couche et m’endors pour récupérer des forces pour le lendemain que j’imagine déjà comme un véritable marathon dédicatoire.
En fait, je ne sais pas quel chemin a parcouru l’assassin dans mon inconscient, mais je me réveille à quatre heures du matin avec une furieuse envie de reprendre ma lecture là où je l’avais laissée. Dès lors, je ne lâche plus le roman jusqu’à sa fin, et lorsqu’à dix heures je descends prendre mon petit déjeuner, j’ai terminé ma lecture. Alors, comme je retrouve en face de Nils, je commence à lui poser, fort innocemment, des questions sur son roman. J’adore connaître les mécanismes de l’écriture, aussi je l'interroge sur tel personnage, telle anecdote… Et comme je me suis amusé de certaine situation, j’aime à le faire parler à ce sujet. Sa connaissance des arts martiaux, ses influences littéraires… Bref, il se rend rapidement compte que j’ai lu son roman en entier. 
Evidemment, c’est assez flatteur, mais je sens bien qu’il ne voit pas tout à fait les choses comme ça.
Et je le comprends !
Ce qu’il y a, c’est qu’un thriller, ou un polar, demande beaucoup de travail de recherche, d’imagination et d’écriture. Il lui a sans doute fallu un an pour l’écrire. Et là, un type tout content de lui, tout sourire, s’amuse à dire l’avoir lu en l’espace de quelques heures.
Un an de travail pour une nuit... C’est tout de même un peu décourageant…
Cela dit, je crois que les autres aventures du commissaire Kuhn sont déjà écrites, il peut donc souffler un peu, et moi, je peux me réjouir à l’idée d’avoir de quoi occuper mes prochains week-ends littéraires… en attendant que les organisateurs se décident à allouer enfin, aux auteurs invités, des chambres doubles et mixtes…"

Merci Marc ;-) 

mercredi 13 août 2014

Les talons hauts rapprochent les filles du ciel de Olivier Gay


Dernier polar de ma mini PAL (quand je vois les photos que postent certains readers, je me dis que je suis vraiment un petit joueur… Mais bon, c’est difficile d’écrire et de lire en même temps ;-)) achetée à Saint Maur en Poche : Les talons hauts rapprochent les filles du ciel d'Olivier Gay. 

Fitz –John Fitzgerald Dumont- est un petit dealer sans envergure qui fourgue de la coke à la jeunesse dorée parisienne. Il ne consomme pas mais deale uniquement pour gagner de quoi évoluer dans ce monde de la nuit si particulier où les cocktails coulent à flot, où on danse jusqu’à s’abrutir sur des musiques binaires, où la recherche de la partenaire sexuelle du soir est le but ultime. Fitz est comme un poisson dans l’eau au milieu de cette faune noctambule. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Jessica, son ex devenue commissaire, ne le contactait pas un matin pour le mettre sur les traces d’un curieux tueur en série qui découpe des clubbeuses au scalpel. Fitz se lance avec ses petits moyens sur les traces de ce mystérieux aristocrate, vu en compagnie des quatre dernières victimes, peu avant leur mort.

Les talons… est un excellent divertissement (prix du premier roman de Beaune soit dit en passant). Son intrigue est mince, ténue, voir inexistante mais ce n’est pas grave. Le charme de ce roman tient dans son personnage principal. Fitz le branleur ne manque pas d’autodérision (cf l’excellente scène de bagarre contre Phil Turney) et manie l’autocritique pour notre plus grand bonheur. Il est drôle et c’est ce qui le rend si attachant. On suit avec amusement cet inspecteur de la trempe de Johnny English (même si, contrairement à l’espion britannique de pacotille, il ne se prend pas au sérieux) dans sa recherche du tueur. On rit de ses bévues, de ses atermoiements, de sa couardise. 

J’ai croisé Olivier Gay à Saint Maur en Poche, il est très sympa et possède des yeux bleus translucides… comme son héros (c’est d’ailleurs son arme de séduction massive). Et, quand on lit sur la petite bio au début de l’ouvrage que « sa maladresse et ses excursions dans les soirées parisiennes lui ont inspiré le personnage de Fitz », je me dis qu’il n’est pas impossible que les passages autobiographiques soient nombreux. A vérifier… Nous sommes tous les deux invités au salon Liège en Poche en avril prochain, je lui demanderai !

Pour l’anecdote, quand j’ai été vendre Le jeu de l’assassin auprès de Sophie, libraire du rayon polar de la FNAC Montparnasse, celle-ci me confia spontanément que je lui faisais penser à… Olivier Gay. Le côté humoristique m’expliqua-t-elle. Eh bien, moi je dis tant mieux ! L’humour sauvera le monde, j’en suis persuadé ! Les guerres sont le fait des gens qui se prennent trop au sérieux ! D’ailleurs ne dit-on pas faites l’humour, pas la guerre ? (Quoi ? C’est simpliste comme théorie ? Bah… Pas si sûr ! En tous les cas, je l’assume…)

Bref, un bon moment de lecture, frais, dynamique et marrant.