samedi 29 août 2020

Une critique sympa de Thomas sur le Neutrino...

 ... pour le blog 813

 Parfois, il est bon de revenir aux fondamentaux du genre : un crime, une enquête, la substantifique moelle du polar.

      Ici en l’occurrence, sous ce titre intrigant, un cadavre découvert juste sur la frontière entre la France et la Suisse entraîne une collaboration entre les deux polices locales.

      C’est lorsqu’on découvre que la victime travaillait au centre scientifique du CERN que l’intrigue, ou les minutes de l’enquête sont décrites avec une telle précision qu’on se rapproche du procédural, passe à la vitesse supérieure en imaginant un destin différent à Ettore Majorana, ce « physicien absolu » (du titre d’un documentaire qui lui est consacré) dont la disparition reste sujet à mille et une controverses. Les passages qui lui sont consacrés sont de toute beauté et la façon dont l’auteur noue le tout à notre enquête criminelle est louable.

      Certes, il ne faut pas s’attendre aux grandes orgues du thriller industriel, mais tel le prestige du magicien, cela n’empêche pas l’auteur de conclure par une belle scène à suspense ponctuée d’une description dantesque d’ATLAS, l’un des deux détecteurs polyvalents du grand collisionneur d’hadron.

      On sent l’intérêt de l’auteur pour ces sciences toujours légèrement magiques, proche du merveilleux scientifique à l’ancienne, quitte à s’aliéner une partie du lectorat, mais c’est ce qui fait l’originalité de ce roman par ailleurs très classique. Ce qui n’est pas un reproche, loin de là…