vendredi 23 avril 2021

La critique de Delphine du Vol AF747...

 ...pour son blog Delph la bilbiliovore


« Vol AF 747 pour Tokyo » de Nils Barrellon est un polar délicieusement retro. Pierre Choulot, commandant à peine à la retraite doit faire face à une énigme en plein ciel !

Les personnages sont très bien dessinés. D'abord, Pierre Choulot est haut en couleurs et possède un talent d'enquêteur à l'ancienne. Il est coriace sous ses allures de monsieur-tout-le-monde, il n'est pas du genre John Mclane mais plutôt du style Hercule Poirot. Il réussit à maîtriser le temps du vol pour résoudre l'affaire.

« Tout devait rester mobile, déplaçable, au grès des indices, des impressions récoltées, des témoignages. Tout devait pouvoir glisser, disparaître même. Une enquête se devait d'être prise par le bon bout de la raison. Il ne fallait pas forcer les faits à rentrer dans un cadre préconçu, il fallait trouver la version où les faits se disposaient d'eux-mêmes, harmonieusement. »

Son épouse d'ailleurs est une fan des auteurs de grands classiques de la littérature policière et notamment d'Agatha Christie. Justement, elle parle à son mari de sa dernière lecture qui s’avère être un roman « à meurtre en chambre close ». Et à partir de là, on assiste à une apothéose de références et d'hommages au genre policier. C'est réjouissant et amusant.

L'écriture est élégante et des astuces permettent aux lecteurs de comprendre l’intrigue sans se perdre dans cet immense avion. Un plan de l'avant d'un Airbus A380 et des indications sur le vol en début de chapitre sont des repères discrets et efficaces. Ainsi Nils Barellon nous tient en haleine minutieusement ! J'avais l'impression d'être assise parmi les passagers du vol AF 747. Le tout est saupoudré d'un humour fin qui ajoute encore de l’intérêt pour ce thriller à l'ancienne.

« Un mort était un mort, c'est-à-dire un tas de cellules destiné à nourrir vers et larves de mouches. « Tu es poussière et tu redeviendras poussière... Ainsi parlait Dyson, l'inventeur danois des aspirateurs sans sac !»...»

Et si quelques coïncidences trop bienvenues surviennent dans le dénouement, cela ne gâche en rien le plaisir de lecture. Même la grande Agatha a usé de ces ficelles et Nils sait très bien les tirer à son avantage. Bravo !

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