jeudi 31 mars 2022

La critique de Goliath de La Terre en colère...

 ...pour son blog Les chroniques de Goliath

Quand la cause verte devient rouge sang !


Un corps est trouvé pendu au-dessus du périphérique, à Paris. Un corps qui peu à peu est apparu sous le pont, comme au ralenti. Le meurtre est revendiqué par un groupuscule totalement inconnu jusqu’alors, Le Djihad Vert ! Le commissaire Bonfils est chargé de l’enquête. Rapidement, une liste de noms de personnalités comme autant de futures victimes potentielles est communiquée par voie de presse. D’ailleurs, chaque revendication passe toujours par une journaliste qui en fait la une de son quotidien avant d’en informer les services de police. L’émotion que cette liste de noms de grands capitaines d’industrie occasionne chez les intéressés agite jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Lorsque le second corps apparait, lui aussi pendu, les menaces de ce groupe d’activiste deviennent réellement sérieuses. D’eux, on ne sait rien. Ils sont apparus au public par cadavre interposé. S’ils semblent vouloir défendre une cause plus ou moins juste, très écolo, ou plutôt écolo-bobo, le commissaire Bonfils ne trouve pas trace de ce Djihad Vert dans les faits récents des activistes. La cause prétendument défendue ne justifie pas la violence des actes commis. Pourquoi assassiner les dirigeants, plutôt que montrer au monde les actes contre nature qu’ils commettent ? Puis, il a une confusion qui dérange un peu : défendre la cause végan et l’écologie uniquement par des assassinats est un tournant radical en regard des actes habituellement commis pour les causes écolo. En effet, ils affectionnent les attaquent des outils de production, dans lesquels ils font des vidéos de diabolisation pour choquer le public, laissant les attaques sur les personnes au terrorisme ! Un tournant surprenant, une escalade dans la violence qui sera peut-être une marche trop haute à franchir.


Nils Barrellon signe ici un polar rouge de colère, de sang et de honte ! Le Djihad Vert veut par des actes qui marquent sensibiliser l’opinion à sa cause. S’en prendre aux grands patrons affole jusqu’au pouvoir. Cependant, le grand public semble plus fasciné par la mise en scène des meurtres que par la cause écolo-végane. Il y là un paradoxe car, habituellement c’est la Vox populi qui fait bouger les lignes du pouvoir, non l’inverse ! Décider contre le peuple c’est prendre le risque de se voir qualifier de fasciste, de dictature, de perdre la base qui vous a porté au pouvoir. Le commissaire comprend vite qu’un arbre semble vouloir cacher la forêt. Alors que tout semble au carré, que les autorités sont prêtes à classer cette sombre affaire, l’équipe d’enquêteurs trouvent enfin le détail qui permet de relier deux personnes, venues d’univers très différents. Ceci va permettre d’investiguer plus loin, là où semble profiter le crime. Derrière une cause juste, peu se tapir la défense d’intérêts très personnels…


Nils Barrellon tisse un écheveau diabolique dans son roman. Le groupuscule semble avoir toujours une longueur d’avance. Les activistes paraissent avoir des moyens, et des connaissances spécifiques. Les mises en scène des meurtres demandent un gros travail de préparation, cela ne s’improvise pas à la hâte… Ce roman, qui se lit d’une traite tant il fascine le lecteur ne cesse de rebondir. Il y a du sang, des larmes et de la peur et, c’est ce qu’on aime trouver dans un bon polar. Nils Barrellon trompe le lecteur jusqu’au bout de son livre ! On est sur le point de comprendre enfin, lorsqu’un rebondissement fait s’écrouler la solution un instant entrevue. Avec Nils Barrellon, le fil rouge vers la solution est celui de la colère, de la peur et de la honte, bien éloigné de la cause apparemment défendue. La violence des actions végan accrédite la thèse de Djihad Vert, sauf que tuer des hommes pour défendre la non-violence sur les animaux est une contradiction notoire ! Le commissaire devra trouver à Cui bono s’il veut vraiment dénouer une affaire se cachant dans l’affaire !


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