lundi 10 août 2015

Mini chroniques en vrac 1/2


En parallèle de mes corrections du troisième Kuhn, j’ai beaucoup lu cet été. Voici un rapide avis sur tous les polars « des collègues » que j’ai dévorés. Mais pas que…
Bien sûr, c'est mon avis et, si je le partage, il n'engage que moi.

Yeruldelgger de Ian Manook

L’exotisme du décor n’est sûrement pas étranger au fantastique succès de ce roman du sympathique Ian Manook (ce grand baroudeur a toujours une anecdote amusante à raconter. Celle de « son » Woodstock vaut son pesant de cacahuètes). C’est sûr que la Mongolie, pour être honnête, on ne connaît pas très bien. L’intrigue, bien que complexe, n’est finalement pas ce que l’on retient. En effet, le charisme du personnage principal, les us et coutumes mongols, les descriptions de la steppe et d’Oulan-Bator la relèguent au second plan (on retiendra tout de même que les chinois, surtout s’ils sont riches, ne sont pas gentils avec leurs voisins mongols).


Reflex de Maud Mayeras

Le premier opus de Maud –Hématomes- m’avait laissé une impression mitigée : un style nickel au service, à mon avis, d’une intrigue par trop invraisemblable (voir ma chronique ici). Néanmoins, je brûlais d’impatience de découvrir son second roman au sujet duquel la critique était et est toujours unanime : excellent. Et je n’ai pas été déçu. Un style imparable. Encore mieux maîtrisé. Des phrases courtes. Des assertions sèches et imparables. Une intrigue rondement menée jusqu’à la révélation finale. Un grand polar.



Les nymphéas noirs de Michel Bussi

C’est bien écrit et bien troussé mais… je n’ai pas aimé. Je n’ai pas aimé me faire avoir. Car le lecteur est littéralement roulé dans la farine par Bussi. Beaucoup diront (je l’ai lu et entendu à de nombreuses reprises) que c’est ce qui fait la force de l’auteur. Il mène ses lecteurs en bateau pour les gifler dans les dernières pages. C’est un peu comme un tour de magie dont on révèlerait le truc à la fin (ici, le changement de prénom). Je préfère garder une part de mystère.




Territoires d’Olivier Norek

Code 93 était bon (je l'affirme ici). Territoires est excellent. On retrouve le capitaine Coste et sa fine équipe pour une enquête documentaire qui fait froid dans le dos. Les banlieues et les cailleras qu’elles engendrent y sont cliniquement décrits. Il y un côté reportage que j’ai adoré et qui m’a rappelé mes années d’enseignement à Villiers le Bel. Un grand polar, résolument moderne.




 
L’ombre de Janus de Laurent Scalese

Le deuxième roman de cet auteur prolifique qui n’a plus rien à prouver est une enquête somme toute assez classique opposant un flic à un machiavélique serial-killer qui sévit dans l’Ouest parisien (et dans les forêts où j’ai l’habitude de faire du VTT).  C’est diablement efficace et très bien documenté sur le fonctionnement de la Police française. J’ai surligné pas mal de trucs qui pourraient me servir ! ;-) 





Terminus Belz d’Emmanuel Grand

Un coup de cœur pour reprendre la locution à la mode. Petite île perdue au large des côtes bretonnes, Belz « accueille » Marko qui a fuit son Ukraine natale. Mais tout n’est pas si simple et, à cause des passeurs soucieux de récupérer l’argent qu’il leur a dérobé ou des marins bourrus de l’île qui voient d’un mauvais œil cet étranger venu pêcher le poisson des français, son installation va être mouvementée. Le plus de ce polar est la petite touche de fantastique qu’Emmanuel distille ici et là. Un peu d’Ankou, au cas ou ? Hyper original.



Le cas Eduard Einstein de Laurent Seksik

Les livres sur la vie et l’œuvre d’Albert Einstein sont légion. Seksik a pris le parti d’aborder le mythe par le biais de la biographie de son deuxième fils Eduard. Schizophrène, ce dernier mourra dans l’institution suisse où sa mère, Milena, est contrainte de le laisser à l’âge de vingt ans. Son père ne viendra jamais le voir. Dans ce court roman, qui donne tour à tout la parole à chacun des membres de la famille Einstein, on découvre la face sombre du génie qui abandonne sans se retourner femme et enfants alors qu’il est au sommet de sa gloire. Jamais il n’assumera ce fils différent. Peut-être un des rares problèmes qu’il ne parviendra pas à résoudre. Ce livre révèle des choses sur l’homme Einstein. Et elles ne sont pas belles.

La Chambre des morts de F.Thilliez

Une grosse déception. Le style est ampoulé et l’histoire peu crédible. C’est dommage car le pitch de départ est super bon : que feriez-vous si vous trouviez un sac contenant une grosse somme d’argent liquide, en pleine nuit, en pleine campagne, sans aucun témoin ? Hélas, la suite de l’histoire est rocambolesque et cette fameuse chambre des morts prêterait presque à sourire. Je n'ai pas du tout accroché (même si je reconnais un travail de recherche poussé). C'est étrange car ce roman, adapté au cinéma avec Mélanie Laurent, a reçu plusieurs prix prestigieux et a été acclamé par la critique à sa sortie (il y a déjà dix ans). Je lirai un autre Thilliez prochainement pour ne pas rester sur cet échec !


2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Oups fausse manip' je disais donc: thanks for the tips, et bien d'accord avec vous pour le Bussi, moi qui avais tant aimé " un avion sans elle "

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