...pour son blog Black Novel
Si vous devez lire un roman en ce moment,
et que l’Histoire ne vous rebute pas, que vous cherchez à la fois un
roman à énigme et un roman à message, un roman où on est tellement pris à
la gorge par ce qui arrive aux personnages que certains passages vous
laissent pantelants, au bord des larmes, alors ce roman est fait pour
vous. Je ne connaissais pas l’auteur, c’est pour moi une découverte. Et
pourtant, j’ai tourné la première page, avant tout poussé par la
curiosité. Le premier chapitre m’a scotché …
Berlin, Avril 1945. La course poursuite
est engagée entre les alliés pour récupérer la capitale allemande. Dans
la ville en ruine, une femme erre dans les rues. Elle s’appelle Anna
Schmidt et ses vêtements sont en lambeaux. Une femme accepte de
l’héberger dans un immeuble, où les habitants se cachent dans la cave.
Puis, les Russes débarquent et embarquent de jeunes filles et des
femmes. Anna est choisie par un soldat. Il l’emmène dans un appartement
de l’immeuble et la viole. Anna, résignée, ne songe même pas à résister.
Elle veut survivre.
Berlin, 8 septembre 2012. Un vol vient
d’avoir lieu au musée historique. Le gardien a été retrouvé assassiné.
La caméra montre que deux hommes cagoulés ont pénétré l’enceinte et
savaient parfaitement ce qu’ils venaient chercher. Seul un boitier
contenant un peigne en ivoire et portant les sigles A.H. a été dérobé.
Ce peigne aurait appartenu à Adolf Hitler. Anke Hoffer, qui appartient à
la police fédérale criminelle est dépêchée de Francfort pour enquêter
sur ce vol et ce meurtre.
Jacob Schmidt est bassiste dans un groupe
de jazz et sort d’un concert. Il y a rencontré Ann, qui a eu une
aventure avec un membre du groupe. Ils vont boire un coup et finissent
par être bien entamés. Mais Ann veut passer la nuit seule alors Jacob
rentre chez lui. C’est alors qu’il est agressé par deux hommes cagoulés,
conduisant une BMW noire. Apparemment ils ont voulu le kidnapper. Le
lendemain, en portant plainte au commissariat, il rencontre Anke.
On pourrait diviser ce roman en deux
parties. La première fait la part belle à la famille Schmidt : Anna tout
d’abord puis Josef son fils puis Jacob. La deuxième se passe en France,
et j’y reviendrais. Car dans cette « première partie », l’auteur fait
des allers-retours entre le présent de Jacob et sa sensation d’être
poursuivi et persécuté et le passé de sa famille.
C’est 60 ans de l’histoire de l’Allemagne
que Nils Barrellon va nous conter avec une aisance telle qu’on croirait
qu’il est historien de formation. Il glisse quelques moments importants
dans sa narration mais surtout, ce qui m’a fait fondre, c’est sa
description d’une histoire de famille lambda au milieu de la grande
histoire. C’est ces petites scènes communes qui, tout simplement
deviennent des scènes très émouvantes, à tel point que j’avais
l’impression de faire partie de cette famille, et j’en ai eu le cœur
serré, gonflé d’amour pour Anna, Josef et Jacob.
Et quels personnages ! Anna est une mère
amoureuse qui va tout faire pour élever, sauver et rendre son fils plus
fort. Et elle va réussir ! Josef va devenir un mathématicien et gérer sa
vie comme on résout des équations. Il va aussi tout faire pour son fils
Jacob. Et Nils Barrellon arrive à nous faire entrer dans leur intimité
avec une telle simplicité que c’en est époustouflant et surtout
émouvant. C’en est impressionnant !
La deuxième partie, ou du moins, c’est
comme ça que je l’ai ressenti commence quand Jacob débarque en France. A
partir de ce moment là, il n’y a plus d’allers-retours passé-présent et
le récit devient plus linéaire, plus classique. Le rythme s’accélère,
la tension monte jusqu’au final surprenant, presque fataliste, en tous
cas noir. Et cela clôt un roman à part, original dans sa forme sur les
survivants, les battants de la deuxième guerre. Ce roman est une belle
leçon de vie, une formidable réussite.
Je tiens aussi à signaler la couverture
que je trouve tout simplement magnifique et fort bien trouvée par
rapport au roman et à ce qu’il raconte.
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