samedi 12 novembre 2016

La critique de Chouchou...

...pour le blog Nyctalopes


Genèse d’un retour vers les racines. Embarqué dans un voyage dans le temps sur la trace de reliques pour fanatiques extrêmes, on suit un homme à qui se révèle, outre son passé, des valeurs intrinsèques léguées par ses aïeux.

« Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri
Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer.
Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement célèbre… Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé en sortant d’un club. En déposant plainte, il croise la capitaine Hoffer, très intriguée par son histoire. Depuis, Jacob se sent traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par Berlin, il décide alors de tenter l’impossible pour la retrouver… »

Quand les maux transmettent comme un type de bénédiction spirituelle mais surtout ouvrent un pan complet de son histoire et ce qui constitue un destin issu d’un fil d’existence mué, tatoué par les racines du mal.

Le style de Barrellon fortement ancré dans l’Histoire, en particulier celle de l’Allemagne et ses cicatrices du national-socialisme, fait preuve d’altruisme en occultant les règles manichéennes en pareilles circonstances. Face aux entreprises licencieuses de révisionnisme, l’affliction du passé perdu, l’auteur donne un sens concret à la quête constructive de Jacob. Par-delà l’influence prépondérante de l’Histoire, on découvre son histoire, cadencé par un destin familial érigé comme une fatalité mais qui s’en amende en prouvant que les vertus de renoncement et d’adaptation ne sont pas de vains mots. 

Si la trame s’extraie des thèmes dualistes, Jacob reste bien un opposant dans ce duel d’entités et de motivations antagonistes. Sans toutefois faire montre d’un rythme « punchy » , on est irrémédiablement happé par la saveur, par le discours sous-jacent du récit nous immergeant dans cette salvatrice lecture.

Force des racines qui se rappellent un jour ou l’autre à notre conscience !

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