mardi 15 novembre 2016

L'avis de Bob...

...pour son blog BobPolarExpress


1945. 1953. 2012. Berlin. Trois époques, une femme en fuite, une famille, Jacob, le petit-fils de la femme en fuite, un assassinat. Nous sommes au mois d'avril 1945 et Anna survit tant bien que mal dans la ville de Berlin dévastée. Quelques années plus tard, la lettre qu'elle remet à un cousin s'adresse à son fils. En 2012, un objet est volé dans un musée. Les cambrioleurs n'ont pas hésité à tuer le gardien pour s'emparer d'un peigne soigneusement rangé dans les archives. Le capitaine Hoffer va enquêter sur cette affaire. Pourquoi le jeune Jacob a-t-il été brutalisé ? Et par qui ? Y a-t-il un lien avec la lettre de sa grand-mère ?

Nils Barrelon nous propose l'histoire d'une famille dans l'Histoire. Tout commence dans les ruines de la capitale allemande qui est sur le point d'être libérée. De nombreuses sautes temporelles nous font voyager et ainsi nous permettent de grappiller des informations qui éclairent les événements présents. Parfaitement contrôlée, cette construction aux chapitres courts brosse les portraits de membres d'une famille sur trois générations. Il ne fait aucun doute que l'auteur s'est imprégné des relents de l'Histoire, de cette période bouleversée par les secousses de cette guerre qu'il situe dans ce récit en Allemagne de l'Est. En 2012 des flammes allumées par le Troisième Reich il reste des cendres qui ne sont pas éteintes et un secret intime bien gardé.

Alors que l'agression de Jacob et le meurtre semblent désormais liés, celui-ci décide de retrouver la trace de cette fameuse lettre - un héritage encombrant ? Sa quête est hasardeuse et sera semée d'embûches. Au même moment, l'enquêtrice est à sa recherche et un homme donne des ordres à ses deux sbires. L'intrigue mise en place dans la première partie prend de la vitesse, le thriller est sur les rails. Ce que l'on va découvrir, avec un angle d'approche très particulier, nous amène à fouiller dans les profondeurs du mal. Cela peut surprendre, passionner ou interloquer. Il montre en tous les cas par ce biais fictionnel que certaines thèses ne se contentent pas de couver peinardement, sont bien actives et n'attendent qu'une étincelle pour raviver la haine.

Nils Barrelon a eu la poigne suffisante pour mener à bien ce roman historique à suspense où, peu à peu, ses personnages prennent corps dans des atmosphères et des époques différentes – ce qui n'est pas toujours chose aisée. Sa langue accessible, vivante et visuelle cadence le récit. Afin de nous plonger dans ce grand bain de l'Histoire, dans son histoire, il ne rechigne pas à nous donner maints détails – notes en bas de page – qui, s'ils sont instructifs, cassent un peu le rythme. Mais, ne gâchons pas le plaisir que nous avons eu en lisant ce récit.

La Lettre et le peigne est captivant comme un bon thriller, audacieux par son intrigue, touchant par ses personnages brisés par un lourd secret et nous rappelle que la bête rode.

Mention : Il a osé...

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