mardi 8 novembre 2016

Le ressenti d'Yvan...

...pour son blog Emotions


Un bon livre tient parfois à pas grand chose. Une envie de ne pas prendre au pied de la lettre des règles de narration préétablies et un peigne pour prendre l’Histoire à rebrousse-poils. Ainsi qu’un « pas grand chose » que tout le monde n’a pas : un talent de conteur.

Histoire lourde de sens

Avec La lettre et le peigne, Nils Barrellon étonnera ses lecteurs habitués à davantage de légèreté. Il ne déteint pas dans la galerie d’auteurs de l’éditeur Jigal, habitué à proposer des livres qui mêlent le présent et le passé (fussent-ils davantage pesants que ludiques).
Nils Barrellon a tenté (et réussi, à mon sens) de corréler les deux. Le sujet et son traitement sont particulièrement sérieux la plupart du temps, mais la deuxième partie du récit amène un semblant de « légèreté » grâce au rythme qu’on retrouve plus habituellement dans les thrillers.
Derrière cet énigmatique titre se cache une histoire lourde de sens, qui débute durant la seconde guerre mondiale pour s’étirer jusqu’en 2012. Un récit intergénérationnel qui permet à la fois de mettre en lumière un passé qu’il ne faut jamais oublier, tout en prenant de la hauteur sur ce qui se déroule de nos jours.

Redonner vie

Le peigne en question a beau appartenir à un personnage connu, il n’empêche que c’est la lettre d’un simple citoyen qui est au centre de toute cette affaire. Une lettre qui devient une quête à travers les années et qui donnera lieu à un chapitre d’une émotion à donner la chair de poule.
Parlons du contexte tout d’abord. L’auteur a fait un excellent travail de recherche pour redonner vie à un pan important de notre Histoire récente, avec le parti-pris intéressant de faire se dérouler le récit en grande partie en Allemagne. Nils Barrellon semble bien maîtriser ce contexte tant il nous promène dans le temps et dans l’espace germaniques.

Tout à apprendre du passé

L’intrigue est véritablement prenante. Même si elle a tendance à partir parfois dans tous les sens, elle reste passionnante de bout en bout. Le sujet est lourd, mais on est dans le cadre d’un réel suspens et pas seulement d’un devoir de mémoire. Et puis, il y a cette perspective donnée par l’Histoire à certains excès actuels. Une preuve, s’il en est, que l’on a tout à apprendre de notre passé, on l’oublie trop souvent.
A part une conclusion bien trop abrupte à mon goût, j’ai goûté cette lecture avec une réelle attention et un bel intérêt. Un thriller ? Parfois. Un polar ? Pas seulement. Une roman historique ? Bien davantage que ça. La plume impeccable et la manière qu’à Nils Barrellon de mélanger les genres rendent La lettre et le peigne aussi prenant que précieux. Attachant aussi, parce que les personnages dessinés par l’auteur apportent une belle dose d’humanité à l’ensemble.

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